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Source : blog Les chroniques d'Oxygène |
Dans l’épisode précédent, le troupeau décidait de partir en expédition vers chez les voisins du Sud comme ils disent.
13H15 : le troupeau quitte Alma. Le temps est clair, il fait chaud, au moins 2°C, autant dire le printemps ! Sherpapa est au volant et évite les nids-de-poule avec brio. Fille Aînée et Bébé Hulke se chamaillent à propos du prochain CD. L’Héritier dort. J’admire le majestueux paysage de la réserve faunique des Laurentides. Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout stressée par les panneaux « Attention, risque majeur d’intrusion d’orignal. En cas d’intrusion composez le 511 ». J’ai juste déjà composé le numéro et j’ai juste le doigt posé sur la touche appel. Le seul orignal que j’ai vu de ma vie était empaillé, mais déjà à l’époque j’avais pensé que ça ne devait pas faire du bien que de le voir passer à travers le pare-brise. Pour mémoire, un mâle adulte mesure 2,5m au garrot et pèse 600kg.
14H52 : première pause à l’Étape. Comme son nom l’indique, c’est le seul arrêt et le seul poste d’essence sur la route dans la réserve.
15H23 : le temps qui était jusqu’alors dégagé se gâte un peu ; il pleut de la neige fondue…
16H01 : le troupeau déplore un incident technique ; l’essuie-glace avant droit s’envole. Ne me demandez pas pourquoi, je ne pensais même pas que c’était possible. Après mûre réflexion nous arrivons à la conclusion qu’essayer de les fixer en extérieur par -30° n’était peut-être pas une bonne idée et que finalement ils n’étaient pas si bien enclenchés que ça. Malheureusement il pleut toujours…
16H55 : le troupeau arrive enfin dans la zone d’activité commerciale de Québec. Sauf que le samedi, tous les commerces, y compris les quincailleries comme le Canadian Tire, ferment à 17H. Le temps de le trouver… il est bien plus de 17H.
17H47 : quatre garages (tous fermés) et trois stations-service (à inventaire réduit) plus tard, le troupeau repart avec de nouveaux essuie-glaces… et décide de récupérer d’abord les clés de la chambre d’hôtel.
20H41 : arrivée du troupeau à Montréal. Le troupeau, qui a un peu dépassé les 100km/h autorisés, récupère les clés de la chambre.
21H07 : le troupeau repart direction Saint-Bernard de Lacolle.
21H08 : le doute s’empare du troupeau. Faudra-t-il ou non remplir un formulaire I-94 à la frontière américaine (remplacé par le formulaire ESTA par voie aérienne pour ceux qui connaissent) ? Dans ce cas faudra-t-il s’acquitter des 6 dollars américains en cash par personne ? C’est du moins ce qui se dit sur le site du Consulat général de France au Québec. Le troupeau fait donc demi-tour et part à la recherche de dollars américains. La bonne nouvelle c’est que un nombre conséquent de distributeurs montréalais sont alimentés en dollars américains. La mauvaise nouvelle c’est que ça ne marche pas avec des cartes bleues françaises, au moins pour un certain nombre de banques émettrices (le troupeau aime bien avoir un tas de comptes qui ne servent à rien). Qu’à cela ne tienne, le troupeau part à la recherche d’un bureau de change. Ah. Pourtant on vous l’a dit plus haut. TOUS les commerces ferment à 17H le samedi, y compris les bureaux de change.
22H32 : le troupeau trouve enfin ce qui doit être le seul bureau de change ouvert la nuit du samedi à Montréal, change 30 dollars et re-repart direction Saint-Bernard de Lacolle.
23H21 : la frontière américaine est en vue. Au vu de l’heure tardive, un seul poste est ouvert. Heureusement, il n’y a que deux véhicules en avant.
23H28 : le mini-van est garé devant les douanes américaines. Il va être fouillé par deux douanières relativement avenantes pendant que le troupeau va procéder aux formalités.
00H10 : après vérification consciencieuse des documents et séance de prise d’empreintes et de photographies, le troupeau est autorisé à récupérer son véhicule, son entrée aux États-Unis est refusée. Pas de panique, ça veut juste dire qu’on a le droit de faire demi-tour vers le Canada. Et qu’en fait il n’y avait pas besoin des 6 dollars..Le troupeau se console en voyant le bus de voyageurs qui vient d’arriver. Deux étages, ouf !
00H18 : le douanier québécois s’étonne, s’horrifie et se réjouit tour à tour : comment ? Un tour du poteau à cette heure ? Avec trois enfants en bas âge ? Ah vous venez d’Alma ? Oh mon Dieu, mais c’est super loin ! Deux médecins de famille ? Youpi !
00H20 : le mini-van est garé devant le service d’immigration canadien.
00H55 : mon permis est validé, nos cinq passeports sont tamponnés, on a le droit de rester jusqu’au 26 juin 2011 minuit. Il faudra que je demande une prorogation pour les deux dernières semaines de stage, mais comme mentionné dans le précédent billet, je pourrai le faire en ligne. Étant donné que j’avais déjà en main le certificat d’acceptation du Québec valide jusqu’au 11 juillet, l‘agente d’immigration aurait pu émettre un permis valide jusqu’à cette date. C’est en tout cas ce que m’avait dit au téléphone la personne de Service Immigration Canada. Mais elle n’a pas voulu. D’ailleurs elle ne voulait pas non plus que Sherpapa reste après la fin de son permis à lui, soit après le 10 avril. Elle a quand même fini par accepter de me le mettre en personne accompagnante, ce qui d’ailleurs avait été fait lorsque j’avais rempli mon dossier à l’ambassade du Canada à Paris. Trop sympa. Si je vous dis que pour couronner le tout, c’était une canadienne anglaise, j’ai l’air d’insinuer des choses ?
1H42 : de retour à Montréal, le troupeau cherche de quoi se sustenter. Enfin, pas tout le monde, l’Héritier a tété à la station-service, à l’hôtel, à la douane américaine, ainsi qu’à l’immigration canadienne, lui. Mais Fille Aînée et Bébé Hulke pleurent de famine et Sherpapa se sent un appétit à retourner aussitôt dans la réserve faunique des Laurentides histoire d’emboutir un orignal et de le manger tout cru.
2H34 : Sherpapa sort du Mac Do. Oui, oui, 52mn pour se faire servir deux menus et deux cheese-burgers à emporter. Si quelqu’un tient un guide Michelin des Mac Do du monde, c’est le moment de rayer celui à l'angle avenue Union et rue Sainte-Catherine.
2H58 : le troupeau s’endort enfin.
3H00-4H00 : passage à l’heure d’été !
N’empêche, je suis hyper-déçue. D’abord, mon agente n’avait pas de moustache comme mentionné dans la brochure d’Immigration Canada. Non pas que je voue un culte particulier à la pilosité faciale, d’ailleurs à bien y penser je ne tolère que deux moustaches, celle de Don Diego de la Vega et celle de Clark Gable. Bon je veux bien faire un effort pour Georges Brassens, mais après c’est non négociable. Mais en plus figurez-vous qu’elle ne m’a même pas souhaité la bienvenue au Canada !